Une étude évalue l’efficacité et la sécurité d’un traitement au lithium chez les patients infectés par le SRAS-CoV-2 sévère

Une étude évalue l’efficacité et la sécurité d’un traitement au lithium chez les patients infectés par le SRAS-CoV-2 sévère

Dans une étude récente publiée dans la revue Frontiers in Pharmacology, des chercheurs ont évalué l’efficacité et la sécurité de l’utilisation du lithium pour le traitement de la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19).

Study: Efficacy and Safety of Lithium Treatment in SARS-CoV-2 Infected Patients. Image Credit: tunasalmon/Shutterstock

L’administration de vaccins contre le coronavirus 2 du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS-CoV-2) a été jusqu’à présent la seule stratégie de lutte contre la pandémie. Cependant, l’émergence constante de nouvelles variantes, le refus d’une partie du grand public de recevoir des vaccins et le nombre croissant d’hospitalisations de personnes infectées par le SRAS-CoV-2 ont rendu nécessaire le développement d’un agent antiviral puissant.

À propos de l’étude

Dans la présente étude, les chercheurs ont mené un essai clinique afin d’estimer l’efficacité et la sécurité de l’utilisation du lithium comme méthode de traitement chez les patients atteints de COVID-19 sévère.

L’équipe a réalisé une étude prospective, longitudinale et comparative entre deux groupes : (1) un groupe témoin comprenant des patients COVID-19 traités avec une méthode de traitement standard utilisant la dexaméthasone et (2) un groupe expérimental comprenant des patients COVID-19 avec de la dexaméthasone ainsi que du carbonate de lithium. La cohorte expérimentale a reçu 200 mg toutes les 12 heures de carbonate de lithium, en veillant à ce que les niveaux plasmatiques soient compris entre 0,6 mEq/ L et 1,2 mEq/ L.

Les patients COVID-19-positifs admis à l’hôpital Álvaro Cunqueiro, en Espagne, ont été inclus dans l’étude. Les patients éligibles pour l’étude étaient âgés de 18 ans et plus et ne nécessitaient pas d’admission en unité de soins intensifs (USI) au moment de l’inscription à l’étude. Tous les patients ont été confirmés positifs au COVID-19 par une réaction de transcription inverse et de polymérisation en chaîne (RT-PCR). L’équipe a effectué une randomisation 1:1 en tenant compte du sexe et de l’âge des patients. L’équipe a également obtenu des échantillons de plasma pour déterminer les cytokines par dosage immuno-enzymatique (ELISA) de manière quantitative. Les niveaux de protéine c-réactive (CRP) et la numération lymphocytaire absolue ont également été enregistrés.

L’équipe a également réalisé une RT-PCR multiplex en temps réel en une étape pour identifier un contrôle interne (CI) à base d’acide ribonucléique (ARN) exogène et quatre cibles virales telles que le gène de la protéine structurelle d’enveloppe (E), le gène de la nucléocapside (N), le gène de l’ARN polymérase ARN-dépendante (RdRP) et le gène du pic (S). En outre, l’évaluation sérologique des échantillons a été réalisée à l’aide de tests immunologiques en chimioluminescence (CLIA).

Le résultat primaire de l’étude comprenait la mesure de la durée de l’hospitalisation et le nombre de patients ayant dû être admis en soins intensifs. Les résultats secondaires comprenaient l’évaluation des paramètres cliniques et analytiques.

Résultats

Les résultats de l’étude ont montré que parmi les 30 patients éligibles pour la recherche, 30% présentaient une hypertension, 20% une dyslipidémie et 16% une obésité. Aucun effet indésirable du traitement au carbonate de lithium n’a été observé chez les patients. L’équipe a constaté que le traitement au lithium diminuait le nombre total de jours d’hospitalisation, puisque le groupe témoin a passé 12,43 jours et le groupe traité au lithium 6,47 jours à l’hôpital. Notamment, aucun des patients traités au carbonate de lithium n’a dû être admis en soins intensifs et aucun décès n’a été signalé. En revanche, dans le groupe témoin, deux patients ont dû être admis en soins intensifs et un patient est décédé.

L’évaluation du groupe témoin et du groupe expérimental pendant l’hospitalisation a montré que le traitement au lithium a considérablement amélioré les taux de lymphocytes sanguins. Cependant, les taux de lymphocytes sont revenus à des niveaux normaux à la sortie de l’hôpital. En outre, le lymphome a été observé chez les patients du groupe témoin pendant 9,79 ± 11,14 jours et dans le groupe traité au lithium pendant 3,87 ± 2,53 jours. L’équipe a également observé une réponse significative contre l’inflammation après le traitement au lithium. Cela a été noté dans la réduction des niveaux d’interleukine-6 (IL-6), d’IL-10 et du facteur de nécrose tumorale α (TNFα) dans le groupe traité au lithium par rapport à la cohorte témoin.

De plus, l’estimation du rapport neutrophiles-lymphocytes (NLR) et des niveaux de CRP a montré que le traitement au lithium réduisait les niveaux de NLR et de CRP dans une faible mesure. En effet, les niveaux de NLR étaient de 116 ± 53,94 et 40,06 ± 6,544 tandis que les niveaux de CRP étaient de 1323 ± 491,4 et 549,7 ± 100,9 dans les cohortes témoin et traitée au lithium, respectivement. Le traitement au lithium a également réduit les taux d’IL-12, d’IL1b, de programmed death-ligand 1 (PD-L1), de protéine inductible-10 (IP-10), d’interféron-gamma (IFN-γ) et d’inhibiteur tissulaire de la métalloprotéinase-3 (TIMP3). L’équipe a également constaté que le traitement au lithium réduisait les niveaux de ferritine et de D-dimère.

Conclusion

Les résultats de l’étude ont montré que le traitement au carbonate de lithium était sûr et efficace pour traiter et freiner la gravité de la maladie chez les patients infectés par le COVID-19. Le lithium a suffisamment réduit les niveaux de cytokines inflammatoires, réduisant ainsi la probabilité de gravité de l’infection et le risque de décès. Les chercheurs estiment que le traitement du COVID-19 sévère par le lithium nécessite des investigations et des analyses plus poussées.

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